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Pierre Establet - Volutes Management

Covid 19. Aucune crise n’est imprévisible, aucune crise n’est inévitable, espérons que cette crise soit utile.

28 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre Establet

L’explosion de Tchernobyl était prévisible : une centrale nucléaire mal conçue, mal surveillée, dans un état qui cherchait plus à cacher sous le tapis les errements aux solutions. L’affaire du sang contaminé était prévisible : la vénalité associée à l’incompétence des intermédiaires, qui préfèrent sauver leur fauteuil aux alertes. Les deux guerres mondiales étaient prévisibles : pour preuve, Lucien Herr, en 1898, les avait décrites. La crise de la vache folle, c’est à dire donner des farines animales contaminées à des animaux de la même espèce, était évidemment prévisible. Les inondations à répétitions sont prévisibles : le bétonnage massif des zones d’épandage naturel, couplé au réchauffement climatique, permet d’envisager les désastres qui sont arrivés. Les pétroliers rouillés, pas entretenus, établi dans des paradis fiscaux, qui coulent au large des côte, c’est, là aussi, prévisible. La pandémie actuelle, fondée sur l’association de la déforestation, l’émergences de virus jusque-là contenus, de la surpopulation métropolitaine et la massification des échanges internationaux, est tout autant prévisible.

Toutes étaient évitables, sans doute à l’exception du Sida, qui a surgit sans qu’on ne comprenne pourquoi et comment. Même le risque sismique est prévisible, les accidents de la route, les effondrements de terrain en montagne, les déraillements, toutes ces crises sont prévisibles.

Les crises sociales aussi : quand on entretient une telle disparité dans la répartition des richesses, forcément, un jour, ça craque. C’est donc prévisible qu’un jour, un soulèvement se fasse jour.

Les famines, les guerres de l’eau, les guerres de pouvoir dans les ex-pays colonisés, sont des crises prévisibles.

Sont-elles évitables ? La réponse est oui. Bétonnons moins, déforestons moins, délocalisons mois, prévenons plus, répartissons mieux, surveillons mieux, investissons dans une économie décarbonnée, réfléchissons à nos relations internationales dans le respect des différences, des cultures, des croyances, roulons moins vite, soyons plus civiques, plus attentifs aux autres, plus respectueux des relations humaines. La plupart des crises d’origine humaine seront évitées. Les crises accidentelles pourront être affrontées. La crise climatique qui arrive peut sans doute encore être contrôlée, même si nous n’échapperons pas au sacrifice d’une ou deux générations. Cela fera pas mal de générations sacrifiées : 2 de 1914 à 1918, deux autres de 1939 à 1945, deux générations de 1973 à 2002, sans doute une à cause de la Covid, et sûrement 2 ou 3 à cause du réchauffement climatique.

Enfin, cette crise est-elle utile ? la réponse tient dans l’analyse des deux parties précédentes : la Covid 19 doit servir de détonateur à une prise de conscience mondiale et citoyenne, humaniste et conquérante de nouvelles organisations humaines, respectueuses de son environnement, des autres, des faunes et des flores, des histoires, ds cultures, des croyances, de l’écoute et des envies.

Alors elle sera utile. Sinon, on ira vers d’autres générations sacrifiées. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.

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Pour un reconfinement sanitaire et économique responsable.

25 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre Establet

Depuis quelques jours se fait sentir le débordement de nos pays à gérer correctement cette crise sanitaire, emballement des contaminations, engorgements des services d’urgence et de réanimation, report des soins dits « non-essentiels », distanciation dans les EHPAD, messages anxiogènes, mesures intermédiaires et informations contradictoires. Tout démontre que la panique est en train de prendre le pas sur la logique.

Une logique sanitaire, basée sur un premier constat.

C’est un constat scientifique qui fait consensus, sauf chez certains dégénérés, nous de disposons pas plus de thérapeutiques efficaces que de procédures vaccinales à court terme. 

Ensuite, on ne sait pas empêcher la propagation de ce virus, ni avec la mise en œuvre des mesures de distanciation sociale, ni barrières. Pourquoi ? parce que c’est tout simplement impossible. Trop de ruptures de vigilance, de gestes involontaires, de rencontres et de promiscuité. Dans une journée, une personne normale, qui travaille, prend sa voiture, va au boulot, entre dans son lieu de travail, sort déjeuner, revient du déjeuner, termine sa journée, fait les courses, rentre chez elle. Disons qu’il s’agit d’un adulte, formant un couple et ayant deux enfants scolarisés. Cela fait entre 40 et 100 zones de contacts par jour avec le virus. Tous les jours, cinq jours sur sept. Sans même parler des instants cafés, des pratiques sportives, des téléphones non désinfectés, des claviers d’ordinateurs imbibés, des sanitaires plus ou moins bien entretenus, des poignées de portes, des barres de charriots, …

Est-ce que les mesures de couvre-feu sont des mesures efficaces ? Cela pose une première question : pourquoi le virus ne se propagerait pas avant 21 h, dans les restaurants, dans les transports d’autant plus bondés que les mesures influent sur la sur-fréquentation aux heures de pointe ? Est-ce que le couvre-feu garantit une exemplarité dans les comportements individuels et collectifs privés ? Et qui va vérifier ? Et pour quelle durée ? 

Avec ces mesures, il semble qu’au mieux, on atténue l’exponentialité de l’épidémie. Qui reste exponentielle.

Une logique économique.

En acceptant un confinement lié aux personnes exposées : secteur tertiaire, école, économie de loisirs, de culture et de détente, soit l’essentiel de l’économie et de la relation sociale française, en privilégiant de nouvelles organisations, comme un télétravail structuré, un accès culturel par retransmission, pour le spectacle vivant, capté et diffusé sur des plates-formes payantes, la possibilité de faire transporter les repas préparés par les chefs par des taxis, des VTC, deux par d'autres personnes qui auraient un accès privilégié au transport en commun. D’une part, on ne bloquera pas l’économie, en tout cas pas au même niveau que le confinement total qui se précise, mais encore on construit les bases d’une économie nouvelle, fondatrice, une fois sortie de la pandémie, d’une véritable économie relationnelle.

Mais cela passe par un coup d’arrêt à la contagion, et, rejoignons-là les propositions des Prix Nobel d’Économie Esther Duflo et Abhijit Banerjee : un confinement total d’un mois, qui va coûter 10 Milliards d’euros (soit 8 de plus que ce que coûtent les mesures actuelles), avant de déployer cette solution bien plus raisonnable et respectueuse de tous. Confiner intelligemment, ni par âge, ni par région, ni par heure, ni par métiers. Pour repartir à zéro, ce que nous aurions dû et pu faire en mai, et organiser l’émergence cette nouvelle organisation sociale.

Il serait bien que nos deux Prix Nobel prennent le temps de calculer ce que cette nouvelle société économique émergente, créatrice d’emploi, de proximité, non dé localisable, va générer. 

#Covid19 # Esther Duflo #Abhijit Banerjee #Couvrefeu #Confoniement #Pandémie #Coronarovirus

 

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